Corinne Desarzens » «Il est difficile de contourner les écueils entre l’essentiel et le non essentiel, de naviguer entre ces formidables récifs que sont les mots utile et inutile.» Evitant le premier pour aborder plus volontiers le second, cabotant à vue le long des rives du XXe siècle européen, notre grande styliste met cap sur le monumental Winston Churchill.

Tout a été écrit sur l’inénarrable phénix rondouillard, mais pas encore par Corinne Desarzens. Musardant entre les pages des hagiographies pour en exhumer les petits riens qui font les grandes épopées, elle mitonne une glose digressive, kaléidoscopique, coq-à-l’anesque, où les illuminations poétiques se glissent entre les fragments biographiques. La guerre gronde? Le lion aiguise ses couverts, et la romancière ses anecdotes culinaires sur le découpage de volaille, les bricelets au saindoux, l’origine du porridge. Donnant l’impression de toujours regarder à travers l’écume des anecdotes fumant par-dessus les marmites d