Dompter la peur
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Marie-Hélène Lafon » 1967: une mère dont le corps pèse et les pensées s’entrechoquent sans cesse. Trois enfants en cinq ans. Elle ne parle pas «de ce qui est arrivé dès le début, aussitôt après le mariage», huit ans plus tôt. La peur empêche cette femme de se rassembler, de trouver la force ou les mots. Elle parvient pourtant à tenir son rang devant «les gens», aussi bien les employés de la ferme que sa mère, ses sœurs, sa belle-famille.
Au cœur de ce Cantal taiseux dont elle dit si bien la dure splendeur, c’est l’immuable histoire des femmes battues que raconte Marie-Hélène Lafon. En trois actes: au premier, un narrateur extérieur déroule le parcours de la mère sans voix; dans le deuxième acte – en 1974 –, le mari désormais seul ressasse l’audace inouïe de sa femme; un demi-siècle plus tard, le dernier acte donne la parole à la cadette venue de la ville dire adieu à la ferme familiale vendue.
Le roman de Marie-Hélène Lafon tient plus de la fable que du portrait. L’ext