S’ennuyer à cent sous de l’heure
Michaël Perruchoud
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Le mot de la fin
La jeune fille contribue à la sécurité du chantier sous l’égide d’une société de surveillance. C’est-à-dire qu’elle se tient debout la journée durant à assister aux manœuvres de quelques camions, à interdire le périmètre aux deux ados qui voudraient s’y risquer. L’immense majorité du temps, elle ne fait rien. Parce qu’elle n’a rien à faire. Mais on lui impose de rester sur ce coin de trottoir, quasiment immobile. S’accroupir, s’appuyer contre la palissade passerait pour une désertion. Alors, elle reste droite. Elle en ressemblerait presque aux gardes postés devant Buckingham Palace.
Certains passants la voient jour après jour, lui font un petit signe complice, l’air de dire: «Ma pauvre, tu n’es pas tombée sur le job le plus intéressant de l